"Sommes-nous une vraie équipe ?" : Interview de Thomas Lotz, GM de l'ASA

"Sommes-nous une vraie équipe ?" : Interview de Thomas Lotz, GM de l'ASA

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"Sommes-nous une vraie équipe ?" : Interview de Thomas Lotz, GM de l'ASA

15/02/2023

"Sommes-nous une vraie équipe ?" : Interview de Thomas Lotz, GM de l'ASA Liste des actualités

Pro B

La saison de Pro B est en pause jusqu'au mois de mars avec cette trêve internationale. Nous en avons profité pour interviewer notre manager général Thomas Lotz sur cette première partie de saison. 

Bonjour Thomas, après un début de saison compliqué avec seulement 1 victoire sur les 9 premiers matchs, l’ASA est bien remonté au classement grâce à ses 8 succès lors des 11 dernières rencontres. Quelle analyse peut-on faire de ces premiers mois de compétition ? 

Nous ne sommes pas là où nous voulions être, même si ça va quand même bien mieux. La première raison est une préparation et un début de saison ratés. Sur les 32 matchs que nous avons faits depuis le début de la préparation, nous en avons joué seulement 2 avec les 10 joueurs professionnels. Au-delà des matchs, ce sont des mois d’entrainement sans être avec le groupe au complet et avec des joueurs convalescents. La ProB est un championnat très dense et équilibré, si tu n’es pas prêt, tu le paies.
La deuxième raison est le leadership et la hiérarchie dans l’équipe. Nous pensions avoir amélioré le groupe en gardant une ossature de 6 joueurs et avec les recrutements, mais nous avons surestimé la capacité de leadership du meneur Kyan Anderson, qui venait avec un pédigrée d’un niveau supérieur à la ProB. L’absence de Doydas Redikas a aussi beaucoup pesé sur ces paramètres. Cela a amené plusieurs joueurs à sur-jouer et finalement l’équipe n’a pas trouvé l’équilibre et la force collective. L’arrivée de Jamar Diggs a permis de remettre chaque joueur dans son rôle et les résultats ont suivi. Le remplacement de Dovy, qui est blessé encore pour quelques mois, par Tom Digbeu, a aussi permis de combler des manques.

Jamar Diggs et Tom Digbeu, les deux recrues de l'ASA en cours de saison, ont amené un vent de fraîcheur au sein de l'effectif - ©Photos : Tom Roeckel

Depuis l’arrivée de Jamar Diggs et Tom Digbeu, et le retour de joueurs blessés, l’effectif semble être enfin stabilisé. Comment expliquer tous ces problèmes rencontrés ?

C’est une très bonne question et je n’ai pas toutes les réponses. J’ai parlé du problème de leadership. Je crois qu’il a joué pour beaucoup et nous a amené à changer 1 joueur. Les autres cas, ce sont des blessures (Cyrille Eliezer-Vanerot, Zimmy Nwogbo et Jerôme Cazenobe puis Dovydas Redikas)
Quant aux blessures, il y a toujours 4 facteurs à prendre compte :

  1. Le niveau de préparation de chaque joueur et leur capital physique propre,
  2. Le travail de préparation physique, mentale et la qualité des entrainements,
  3. Le travail du staff médical
  4. Le facteur chance

Je crois qu’on peut dire qu’on n’a pas eu beaucoup de chances sur plusieurs blessures « traumatiques » mais je ne me contente pas de cette réponse. Avec autant de blessures, il faut TOUS se remettre en cause. Que ce soit l’entrainement « caché » de chaque joueur (repos, récupération, nutrition…), la prépa physique et mentale, la planification des entrainements, les diagnostics médicaux et les prises en charges… La remise en cause est la base du sport de haut niveau. Les résultats l’amènent naturellement. Je ne crois pas à la fatalité.

Tout va s’enchainer très vite après la trêve, avec 14 matchs en 9 semaines, dans quel état d’esprit abordez-vous cette fin de championnat ? 

Je crois qu’on a envie de savoir ce que nous valons vraiment dans ce championnat suite à notre début raté. Je souhaite pouvoir jouer avec le groupe au complet les 14 matchs qui nous restent pour répondre à cette question. Nous avons réagi tout en restant très calme dans les moments de tempête quand nous étions derniers. Je pense que nous avons un staff et des joueurs qui peuvent battre tout le monde, mais on a déjà prouvé le contraire aussi. Alors, je suis curieux de savoir ce que nous avons vraiment dans le ventre. Sommes-nous une vraie équipe ? Sommes-nous des champions ? 


 

Avec un bilan de 9 victoires et 11 défaites, l’ASA pointe à la 12 place du classement, à seulement 1 succès des playoffs. Est-ce que cela reste un objectif pour le club ?

Non. L’objectif du club n’est pas les playoffs. Si nous nous maintenons, le job sera fait. Il ne faut pas oublier qui nous sommes et que nous étions derniers il y a 2 mois. Toutefois, nous nous sommes habitués à faire les play-offs. L’année dernière a été très dure et très belle à la fois et aussi frustrante. Je suis convaincu que le potentiel est là pour faire une belle fin de saison, mais il faut le prouver.

Pour finir, on a vu de belles affluences à la Forest Arena et aux 7 Arpents depuis le début de saison, mais l’ASA pointe à la dernière place du classement de Pro B, malgré un taux de remplissage de 74%. Comment attirer encore plus de monde dans nos salles ? 

Ces chiffres nous donnent plusieurs informations. D’un côté les capacités de nos 2 salles sont trop petites et c’est un problème pour notre développement économique. Nous allons atteindre notre limite économique et nous resterons un petit club de Pro B qui se battra pour se maintenir tant que ce sera comme ça. D’un autre côté, nous ne les remplissons qu’à 74%, ce qui est un peu au-dessus de la moyenne de Pro B quand même. Ça veut dire que nous n’avons pas encore réussi à fidéliser un public assez nombreux. Même si nous avons fait plusieurs matchs à guichets fermés. Plusieurs raisons à cela :

  • Le projet ASA est encore nouveau et nous jouons dans 2 salles : il est évident que nous n’avons pas réussi à convaincre tous les supporters historiques du BCGO et du BCS à venir. On y travaille, mais on n’a pas encore réussi. 
  • En tant que ASA, nous représentons un territoire large : du nord de Strasbourg à Haguenau. On espère développer notre identité et nos valeurs pour que tous les habitants de ce territoire puissent s’identifier à une réussite du sport alsacien issue de clubs de « villages ». Je crois que nos histoires et nos valeurs méritent d’être mieux connues.
  • D’un autre côté, il faut conquérir de nouveaux spectateurs, pas uniquement les passionnés de basket. Pour cela, on peut s’inspirer sur pleins de modèles pour rendre l’expérience du match de basket addictive. Nos amis de la SIG ont réussi à fidéliser un public beaucoup plus large par tout le travail commercial, communication, évènementiel…. A nous d’effectuer le travail aussi pour rendre la soirée encore meilleure.
     

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